Le projet

ContribAlim : un dispositif de science participative et de recherche contributive pour le développement des savoirs alimentaires

 

Comment s’appuyer sur les référentiels alimentaires et sur les connaissances scientifiques pour soutenir un processus de capacitation sur un territoire exposé à de multiples formes de précarité alimentaire ? Mieux s’approvisionner, mieux cuisiner, mieux partager un repas, mieux percevoir et cultiver les saveurs, mieux lutter contre les pathologies alimentaires : autour de quelle résolution de problème ou autour de quel désir ces savoirs sont-ils construits ? Telles sont les premières questions que nous souhaitons poser en articulant dimension individuelle et collective, car l’hypothèse fondamentale du projet est que ce sont ces problèmes et ces désirs partagés qui peuvent motiver la capacitation, le pouvoir d’agir et le développement de savoirs théoriques, de savoir-faire, et de savoir-vivre et, in fine, déboucher sur de nouveaux parcours de vie et la création de nouvelles activités sociales, culturelles, économiques et de santé.

 

Dans la situation de crise systémique que nous connaissons aujourd’hui, l’enjeu du projet ContribAlim est de développer le modèle de l’économie contributive dans le champ alimentaire favorisant la capacitation collective en s'appuyant sur la pensée de Bernard Stiegler et des travaux d’épistémologie théorique inspirée des modèles biologiques développés à l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI) par Maël Montévil, coordinateur scientifique du projet. Un point clé de cette démarche est de viser le développement de savoirs en s’appuyant sur des connaissances (ici formalisées dans les référentiels alimentaires).

 

Il s’agit, sur ces bases épistémologiques : 

  • de partir des connaissances apportées par les nouveaux systèmes de scoring pour les aliments, médiatisées, croisées, interprétées et mises en débat grâce au dispositif Open Food Facts, 
  • de mobiliser les outils et méthodologies des sciences participatives, pour ancrer ces connaissances dans des pratiques collectives locales et donc contextualisées, afin de développer de nouveaux savoirs liés à l’alimentation, y compris le savoir concernant les saveurs, 
  • de mettre en valeur ces savoirs dans de nouvelles activités sociales, culturelles et économiques pour développer de nouveaux modèles de santé préventive et contributive et de nouvelles démarches d’épidémiologie nutritionnelle. 

 

Pour cela, le projet repose sur trois hypothèses et méthodes

  1. Les connaissances apportées par les référentiels alimentaires et environnementaux établis (Nutriscore, Ecoscore) peuvent permettre de soutenir le développement de nouveaux savoirs collectifs urbains (hypothèse proposée par le laboratoire d’épidémiologie nutritionnelle EREN contributeur au Nutriscore dans le contexte du programme Territoire Apprenant Contributif conduit par l’IRI en Seine-Saint-Denis). 
  2. Les méthodes et outils de la science participative (MNHN) combinées aux technologies numériques (base de données Open Food Facts) peuvent faciliter la co-construction de connaissances par des collectifs d’habitants. 
  3. La méthode de la recherche contributive (IRI) vise, dans ce contexte, à mobiliser ces connaissances pour développer des savoirs alimentaires et les pratiques qui en découlent (développement du goût, approvisionnement, préparation, cuisson, conservation, réutilisation, valorisation des déchets). Elle passe par la documentation et l’analyse de la valeur de ces pratiques, la production délibérative de critères et d’indicateurs qualitatifs pour développer ces activités, la mise en valeur de ces activités dans un modèle d’économie contributive appuyé par une comptabilité préservant les savoirs et des mécanismes de reconnaissance et de rémunération (dont le Revenu Contributif). Ce modèle vise une démocratisation de la prise d’initiative qui ne passe pas forcément par l’entonnoir des appels d'offres.

 

Les publics identifiés pour le projet sont les suivants : 

  • les habitants en insertion socio-professionnelle souhaitant développer des activités dans des activités de restauration (cuisine, traiteur etc.) ;
  • les habitants en situation de précarité alimentaire, fréquentant les épiceries solidaires et recherchant avant tout à mieux s’alimenter dans les meilleures conditions économiques ;
  • les habitants rencontrant des problèmes de santé liés à l’alimentation et qui peuvent déjà fréquenter les services de santé.

 

 

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